La Douleur ! Quel maître mot en Médecine !
Nous sommes médecins, et par là même confronté journellement à ce symptôme au entre de beaucoup de pathologies.
- Que ressentons nous ?
- Que ressentent nos malades ?
- Que pensent de nous nos malades ?
Trois questions majeures auxquelles nous essayerons de donner des petites réponses.
Qui d’entre nous peut affirmer ne s’être pas, dans certains cas, senti désarmé devant un patient douloureux.
Certes, nous pouvons parfois (souvent même, heureusement) soulager nos patients, mais dans les quelques circonstances ou nous sommes inefficaces, quel peut être notre ressenti ?
Certains d’entre nous réagissent en se dépréciant et en se décourageant.
D’autres se ferment émotionnellement par une réaction d’autodéfense protectrice tout à fait compréhensible.
Nous pouvons être amenés à manifester à nos patients des sentiments de compassion exagérés qui n’ont pour seul effet habituellement que d’accentuer leur angoisse.
Mais en définitive, nous savons tous qu’il est préférable d’adopter auprès des patients une attitude d’empathie justement dosé qui leur donne la certitude d’une compréhension et d’une efficacité rassurante de notre part (nous y reviendrons).
Les douleurs que ressentent nos malades sont multifocales. Il y entre de nombreux facteurs qui expliquent que leur ressenti est variable d’un sujet à l’autre. Il entre dans cette perception de la douleur de multiples facteurs, dont il faut surtout retenir l’éducation, l’appartenance socioculturelle, la situation socioprofessionnelle, la situation familiale et surtout la précarité éventuelle sur le plan psychologique.
Nous ne pouvons cataloguer l’intensité de la douleur purement par rapport à la pathologie en cause, car la réaction à la douleur est différente d’un individu à l’autre.
Il ne faut pas non plus oublier qu’il existe de multiples mécanismes de contrôle interne à la douleur faisant intervenir entre autre des rétro-contrôles comprenant , entre autre, l’action des opioïdes endogènes.
Les mécanismes de contrôle inhibiteur descendants ou de contrôle inhibiteur diffus jouent un rôle de mieux en mieux connu.
Ces mécanismes peuvent bien sur être modifiés par le psychisme du patient rendant la relation encore plus complexe entre nous et nos malades.
Le malade trop choyé, trop materné et le fruit d’apitoiement de la part de son médecin se découragera davantage que si ce dernier lui oppose une attitude de compréhension calme accompagnée d’une écoute efficace.
Cette empathie ( intérêt détaché émotionnellement) empêche souvent le malade de s’enfoncer dans le découragement, facteur d’accentuation et d’aggravation des douleurs.
Comment établir cette relation n’est pas l’objet de cet article. Tout au plus, pouvons nous espérer par une telle empathie déclencher chez nos malades des mécanismes purement physiologiques de contrôle de la douleur.
Cette démarche demande de notre part un grand investissement psychologique et en temps, et c’est ce que nous demandent nos malades !
Notre rôle n’est pas facile !
Et n’oublions pas que nous avons en soutient des thérapeutique médicamenteuses, et des techniques de soutient psychologiques de mieux en mieux codifiées !
Dr NOEL Daniel